Les thèmes abordés dans le roman « Coup de foudre pour la Lune »
L’amnésie du protagoniste et ses conséquences
L’amnésie de Ludovic est une tragédie qui bouleverse l’équilibre au sein d’un clan. Lorsque Ludovic perd la mémoire, sa famille proche dépense une énergie folle afin de l’aider à la retrouver. « Coup de foudre pour la Lune » est un roman qui met l’accent sur la solidarité au sein de cette famille et ses combats menés contre l’amnésie, ses petites victoires et ses échecs, provoquant des conflits et des gestes désespérés.
Le passé colonial des Antilles françaises décrypté par Raphaël Nicole
Tout au long de la lecture du roman, Raphaël Nicole dévoile le vrai visage de la société actuelle des Antilles, en remontant à l’origine de son passé agité. La période sombre commence au XVIIè siècle, lorsque les premiers colons européens arrivent dans les îles des Caraïbes dans le but d’exploiter les terres et les hommes afin d’assouvir leur soif de richesse et d’asservissement.
La déportation des peuples venus des quatre coins du monde et la domination des colons a profondément marqué les esprits. Durant trois siècles de régimes et de pouvoirs colonialistes, la France a participé à l’esclavagisme de masse des peuples africains. L’abolition de l’esclavage met fin à cette période, mais laisse des stigmates dans le cœur des Antillais. La Martinique, comme les autres Territoires d’Outre-mer, est aujourd’hui divisée, partagée entre la volonté de s’émanciper de la France et le désir de rester au sein de la Mère Patrie.
Les conséquences de la colonisation sur la société actuelle
La période sombre évoquée plus haut a eu de nombreuses conséquences sur la société actuelle aux Antilles. Dans le roman « Coup de foudre pour la Lune », Raphaël Nicole fait un état des lieux et expose les nombreux problèmes évoqués : la dégradation de l’hôpital public, la délinquance chez les jeunes, la drogue et la circulation des armes…
La société est divisée et souffre de manque d’unité, s’exprimant dans le cadre d’une étroite dépendance économique vis-à-vis de la France, d’un problème démographique angoissant et d’un racisme ancré dans les esprits. En effet, la complexité des relations symboliques conflictuelles s'est fondée sur des constructions « socio-raciales » entre les différents groupes de la population martiniquaise.
Dans le roman, nous retrouvons souvent des termes qui désignent une catégorie d’individus bien précise, reflétant bien la « race » comme construction sociale : les blancs héritiers des colons (les Békés) qui représentent l’élite économique et sociale, les Antillais partis vivre en métropole (les Négropolitains), les Mûlatres (mélange blanc/noir) …
L’auteur évoque, au fil de l’histoire du malheureux amnésique, des actes de révolte et des manifestations en tout genre, telle que la profanation de la statue de Joséphine, qui dénoncent le manque de considération des pouvoirs publics pour le peuple antillais qui a le sentiment d’être mis à l’écart.